Marie J. Roy ::: arts visuels

MIGRATIONS INTÉRIEURES

Située à 200 km à l’est de Québec, Rivière-du-Loup connaît ces dernières années un essor bien particulier. Attirés par l’accès à de meilleurs soins de santé et à des services essentiels non disponibles dans leurs villages, les aînés des régions environnantes y trouvent de plus en plus refuge. Même si pour plusieurs d’entre eux, la migration équivaut seulement à quelques dizaines de kilomètres, ce choix tardif ne représente pas pour autant une décision facile à prendre. Car ces hommes et ces femmes laissent derrière eux un pan de leur histoire.

Le projet Migrations intérieures consiste en une série de portraits photographiques d’individus qui se sont établis à Rivière-du-Loup à la suite d’une vie passée en régions. Tantôt agriculteurs, machinistes, bûcherons ou institutrices, les personnes sélectionnées, en plus de se faire photographier dans leur demeure, ont également accepté de partager une partie de leur parcours personnel, de se révéler. Privilégiée, la photographe fait plus que de prendre une image, elle développe une relation intimiste basée sur la confiance et le respect. Elle se pose en tant qu’observatrice qui attache autant d’importance au banal qu’à l’extraordinaire et porte son regard sur des instants quotidiens. Ces images tentent de saisir une parcelle du vécu des figurants pour qu’elles deviennent signifiantes pour le spectateur. Car à travers l’expérience intime se trouve une expérience universelle vécue par tous à différents niveaux.

Les photographies de Migrations intérieures insistent sur l’idée d’ici et d’ailleurs. Sans toutefois devenir narratif ou nostalgique, un jeu d’association d’images suggère un imaginaire à la fois poétique et ambiguë. Des portraits qui émanent de la rencontre d’inconnus dans un espace privé, leur salon, voisinent des clichés de leurs anciennes contrées, ainsi que des images qui relatent un souvenir. Il y a là une tentative de développer un langage photographique intimiste basé sur une trajectoire commune.

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IN RECENT YEARS the town of Rivière-du-Loup, situated 200 kilometres east of Quebec City, has experienced an exceptional type of expansion. Attracted by better access to health care and other essential services unavailable in their villages, much of the senior population from the surrounding regions are taking refuge here. Even if for most, the migration is only a matter of a few dozen kilometres, this belated decision is not made easily. Because these men and women leave behind them a piece of their history.

The project Migrations intérieures consists of a series of photograghic portraits of individuals who have established themselves in Rivière-du-Loup after a lifetime in the rural regions. Whether farmer, machinist, logger or teacher, the contributors as well as being photographed in their homes have agreed to share a part of their personal voyage. Privileged, the photographer does more than take an image, she develops an intimate relation based on respect and trust. As such she becomes an observer who attaches the same value to the banal as to the extraordinary when documenting shared experience and moments of everyday life. These images attempt to seize a moment of the subjects’ lives and make their significance available to the viewer. It is through intimate experience that one finds a universal experience lived by all in different ways.

The photographs in Migrations intérieures stress the idea of here and away. By avoiding both the narrative and nostalgic, a play of associated images suggests an abstract at once both poetic and enigmatic. Portraits resulting from the meeting of strangers in a private space, their living rooms, are exhibited beside shots of their villages as well as images of personal objects from their pasts. There is an endeavour at developing an intimate photographic language based on shared experience.

MEDIUM :

Photographie

ANNÉE / YEAR

2007

FORMAT / SIZE

11 photos de 70 x 50 cm
(27,5 x 19,5 po)
9 photos 100 x 70 cm
(39 x 27,5 po)

Série de 20 photos

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